28 Jui Hellfest : Live report Day 3 !

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Troisième Report consacré au Hellfest 2019, retrouvez la première partie ici et la seconde là.

 

Troisième et dernier jour de festival : Pieds en compote, rotules d'autruches et lombaires en origami sont au rendez-vous. Mais c'est malgré tout avec un plaisir certain que l'on franchit les portes de l'enfer. Et comme on soigne le mal par le mal, c'est avec du Death/Black Metal que l'on a lancé les hostilités. Bliss of Flesh était en effet sur la scène du temple pour un concert ma fois solide mais pas sans défauts. Une demie heure de brutalité auditive infernale (dans le bon sens du terme), on notera juste une prestation scénique un peu légère et surtout pas mal de pains du cotés des solos de gratte.

 

 

Même violence chez les voisins de Revocation et de leur Death/Thrash technique. Du headbang furieux dans le publique et du gros son à vous faire saigner les oreilles. Presque trop d'ailleurs, les guitares (encore elles décidément) étaient étrangement mixées, sur les riffs biens gras aucuns problèmes, les aigus passaient à peu près. Par contre les middle étaient juste inaudibles, à tel point que les solos ressemblaient à de l'air guitare... Sans doute le prix à payer quand on veut faire dans le « Loud » à tous prix.

 

Virevoltant entre le temple et l'altar (c'est qu'on y est bien...), on voit arriver sur scène de drôles de phénomènes dans leurs costumes d'aztèques. Un coup d’œil au programme nous apprend qu'on est face à un groupe mexicain (ça paraît évident) Cemican, qui donne dans le Folk Metal. Guitare/basse/batterie, jusque là tout va bien. Mais l'originalité vient de la présence sur scène de flûtes, d'un didgeridoo, et de percussions largement mises à contribution. Ça, plus les performeurs qui viennent animer la scène, on se retrouve avec (jusqu'à) sept mecs résolus à vous arracher la tête et les entrailles à grands coups de riffs vicieux ou de couteaux sacrificiels. Du gros Black Metal des familles à la sauce 'chicanos', avec des ponts de flutes/didgeridoo biens amenés. L'une des meilleurs prestations et sans doute la meilleur découverte du festival.

 

Après s'être fait retourner la tête comme une pinata, notre Nico national avait besoin de souffler un peu (mode repos activé), et moi j'avais besoin de revenir en terrain connu. Direction le mainstage (tant bien que mal vu le monde sur le site...) pour suivre trois concerts de folie : Trivium, Clutch et Testament ! Loin de rester dans leur Metalcore des débuts, les gars de Trivium ont montré qu'ils avaient plus d'un corde à leur arc. « Beyond Oblivion », « Until the world goes down », « Strife »... Du Core au Heavy en passant par le Thrash, on en a vu de toutes les couleurs mais toujours avec une efficacité redoutable. Je m'attendais au pire, j'ai eu le meilleur, 'what else'...

 

Pas le temps de ramollir que déboule un « Ghoul Wrangler » lourd comme un train. C'est les ricains de Clutch et leur Stoner massif qui me sont passés dessus comme une... Non j'vais arrêter là la métaphore... Bref, grosse performance ! « Vision Quest », « Gimme the key » et le monumental « Firebirds » m'auront regonflé à bloc pour la soirée.

 

Le mainstage toujours, avec les Thrasheux de Testament ! Ça commence à vieillir un peu et ça se sent. Même si « The Pale king » mérite toujours sa couronne, la flamme commence à s'éteindre et l'urgence n'est plus vraiment au rendez-vous. Le set reste solide avec de gros morceaux de bravoure (The New Order, Into the Pit), et le final « The Formation of Damnation » finit par me convaincre. Mais si l'envie et toujours là, la fougue des années 80 elle, s'étiole un peu.

 

Je vous parlais dans mon premier article de coup de froid ! Et bien le main' en a encore été victime dimanche soir. J'ai bien conscience que monter le planning doit être un vrai casse-tête, entre les doléances des uns et les exigences des autres (qui à dit Manowar?). Mais quand vous avez trois gros groupes de Thrash dans la soirée et que vous y intercalez des projets radicalement différents, ça pique un peu... Coup de froid donc avec Stone Temple Pilot, un groupe dont je me cogne totalement et qui ne m'a pas fait lever un sourcil. Si ce n'est le charisme de leur frontman qui, je le reconnais, se démène comme un beau diable.

 

Retour en terre Thrash, avec Anthrax (Voyez, je vous disais que le planning était mal monté) ! Là, comme Testament, ça commence à vieillir. Sauf que contrairement à eux, la bande à Scott Ian est toujours aussi affûtée. Riffs redoutables (Caught in a Mosh, I am the Law), reprise incontournable (Antisocial), et un Joey Belladonna aux quatre coins de la scène, que demander de plus. Même l'inévitable « Indians » était au rendez-vous, un grand moment.

 

Et là vous me dites : Après Anthrax, on reste dans le Thrash avec Slayer ! Et bien non... Direction le Rock sudiste de Lynyrd Skynyrd. Alors qu'on se le dise j'adore Lynyrd Skynyrd, mais je commence sérieusement à me dire que le running order a été tiré à la courte paille. La «Skynyrd Nation » donc, qui a déroulé gentiment ses standards (Workin' for MCA, Skynyrd Nation, That Smell, Simple man...). Arrive enfin l'énorme « Sweet Home Alabama » repris par la foule en délire, et après un petit moment de flottement, le non moins célèbre « Free Bird ». Un feu d'artifice musical, et la banane jusqu'aux oreilles !

 

Changement de registre plutôt radical avec Lamb of God et leur Groove metal. « L'omerta » va secouer le mainstage, ne laissant que « Ruin » sur son passage. Ça tabasse pas mal, les basses sont énormes (Walk with me in Hell, Engage the Fear Machine). Le mur de son est énorme et Randy Blythe n'a pas sa langue dans sa poche, conjuguant avec poésie le mot F*ck à toutes les sauces. Une heure de gros son bien gras atteignant son apogée avec « Laid to Rest » et « Redneck ». J'ai jamais été un grand fan de Lamb' mais là j'ai pris une claque...

 

Petite déception en revanche avec Slash, accompagné de Myles kennedy et ses Conspirators. J'ai trouvé que leur prestation manquait un peu de gras, de puissance. Et si le chapelier fou a démontré son talent dans le nœud de cordes (de guitare évidemment), le fait qu'il ne joue plus de Guns' dans ses concerts solo (mis à part « NightTrain ») pèche un peu. Pourtant la setlist puisait dans toute la (petite) discographie des Conspirators, avec des morceaux que j'adore (Back from Cali, World on Fire...) et même un « Doctor Alibi » qui m'aura immanquablement fait penser à notre amis Lemmy (R.I.P). J'en reviens à la prog du festival, Slash aurait sans doute mieux brillé après un Lynyrd Skynyrd...

 

M'enfin, pas le temps de se poser trop de questions d'autant que de l'électricité commence à envahir le fest. Et la foule, large et compact, n'attendait plus qu'une seule chose : L'arrivée de Slayer ! Un dernier concert en terre française avant une retraite bien méritée, ça se fête. Et l'ami Tom Araya arbore un sourire des grands jours, entre les titres tout du moins. Parce que pour le reste, les californiens ne sont pas là pour rigoler. Violence, Riffs incroyablement rapides, chant bestial... L'arsenal Thrash sera exploité comme jamais auparavant. « Delusion of Saviour », « Repentless », « Postmortem »... La scène est en feu (littéralement d'ailleurs) et Kerry King headbang à s'en faire tomber la tête. « Raining Blood » plongera l'énorme publiques dans une transe à peine croyable (les autres scènes devaient être bien vides...). Et le final « Angel of Death » mettra KO les plus solides d'entre nous. Un énorme dernier concert, pour un groupe qui quittera la scène avec beaucoup d'émotion, prolongeant ses adieux le temps de quelques photos. On sent que la scène va leur manquer, eux aussi vont nous manquer.

 

Abasourdit par ce live dantesque, peu inspiré par la suite (Tool), nous sommes allés rapidement faire un tour sous le Temple, ou Deicide essayait tant bien que mal de se faire entendre (les lives de Slayer et Deicide se chevauchant). Et pourtant ils avaient foutu la sonno à fond, presque insupportable au premier rang... Mais clairement, la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit, et elle venait de s'abattre à quelques mètres de là.

 

C'est bien fatigués mais heureux que l'on franchit les portes du festival pour la dernière fois. Rentrant goutter à un repos bien mérité. Voilà donc aussi la fin de notre grosse review consacrée au Hellfest 2019. Je vous réserve encore un petit article consacré aux à coté du festival, vous lirez ça d'ici peu.

Dernière modification le vendredi, 28 juin 2019 15:28